31/01/2009

لوز و مداد

LouzLe pinson

6 commentaires:

عبد المالك المومني a dit…

انظر جمال ما فعل نور اللوز والمداد وأغرودة طائر حالم بالسفر ينشد كناَّ ودفءا ..فهام في الأوطان من جنوبها لشمالها ومن غربها لشرقها..فلم يستقر لحين إلا حين حام حول ميللي والركاده..هناك وقع وشرب وحضر عرسا واستراح لحين..ثم راح...طائر جوال آخر
Bienvenu parmi nous Pinson migrateur!

Jamal Elkhalladi جمال الخلاّدي a dit…

> Foudil et Laklak :

قد قرأت كلماتكما، صديقيّ الغاليين بتمعّن فغمرني سرور كبير أنساني تعب السفر عبر الحافلة إلى الدار البيضاء، الذي ينتظرني هذا المساء ... أقول بإيجاز : فضاء هذا الحاسي الا فتراضي فضاؤكما، فأهلاً و سهلاً

foudil a dit…

Le pinson voyageur

Je me suis « penché sous les fleurs d’amandier blanches », pour voir le pinson, et alors là j’ai découvert un rêve grandiose, fait de voyages à travers des contrées lointaines et de rencontres avec des hommes authentiques.

Je me voyais partant pour la ville d’Agadir, pour une veillée sur une belle plage de l’atlantique, autour d’un feu de bois à la clarté éblouissante et revoir « BA AHMED » le marin/pécheur au teint halé et à la peau burinée par le sel et le soleil, qui a vogué sur les océans et les mers.
Il nous conterait alors et encore ses fabuleux voyages au Sénégal, au Brésil, ses traversées de Gibraltar à Suez, ses périples de Casa à Anvers, ses cabotages de Tanger à Shanghai, mais, comme à son habitude, aux premières lueurs de l’aube il finirait par s’endormir sur le sable fin de la plage.
Au petit matin, moi je partis plus au nord, à MEKNES, rejoindre mon ami « Si Miloud el Nédromi » le pieux, après avoir prit des nouvelles de sa famille, il me ferait comme à l’accoutumé revisiter la ville millénaire, ou les secteurs du tourisme, de l'artisanat et du commerce sont le noyau de l'économie locale.
MEKNES ville impériale dont la population est très jeune est aussi férue de musique, on y trouve tous les styles mais le plus imposant est sans doute, après le Rai, l’andalou.
Son souk grouillant de monde, ses échoppes typiques bien garnies, ou sont rangés en pyramide les épices multicolores aux senteurs des plus exotiques, les efleuves du cumin mêlées au odeurs du safran, la senteur du paprika mélangée au parfum de la cannelle, la quintessence des grains de sésame mélangée au suc des grains d’anis, sans oublier les imposants « tahmira et skenjbir ».
MEKNES a un cachet particulier qui la différencie énormément des autres villes marocaines, ce qui lui donne un charme discret et désuet.

Je m’extasie devant ses fontaines publiques millénaires aux zelliges émaillés et aux mosaïques aux couleurs très contrastées, rassemblant le bleu profond,au rouge ocre, au jaune vif et a l’orange clair .

Cet assemblage de teintes, qui sort de l’ordinaire,semble à priori bizarre, mais dés que l’œil s’habitue à ces nouveaux agencements on découvre que cette nouvelle combinaison des impressions et des couleurs est très expressive,les arrangements de ces colories de cette façon sont typiquement marocains.

Ainsi nous ferons « Si Miloud el Nédromi » et moi la tournée « rituelle » de la médina et de son bazar à travers ses ruelles et ses venelles , ou de braves commerçants affables et insistants, après l’offrande du thé de bienvenue, nous proposaient mille et une chose, de l’étoffe en laine, faite à la main, au caftan de velours orné d’or, au plateau de cuivre finement ciselé par les mains expertes des dinandiers, aux grosses jarres en terre cuite,que les potiers ont décoré avec des motifs géométriques,aux couleurs marron, rappelant innocemment les tatouages ou les « aouchem » des femmes ,des objets de cuir brodés artistement,au fer forgé d’où ressort des formes sculpturales, qui ont été façonnées de façon magistrale par des artisans confirmés. .
Après le souk, c’est la tournée patrimoniale, il fallait faire tous les musées de MEKNES à commencer par le musée Dar Jamai, afin de contempler les vestiges de la bourgeoisie « Meknasie » ; ensuite c’est la visite imposée des medersa, EL Bouanania ; EL FILALIA, la visite s’achève au musée de la poterie rifaine.
De retour à la maison de »Si el Miloud Nédromi » je découvris le jardin Majorelle bien entretenu et superbement décoré, il se fait un plaisir de me le faire visiter et me parla longuement de son jardinier le vieux « OMAR » l’homme blessé, natif de « AHNIF ».
Il me le montra à l’ombre d’un chêne centenaire accomplissait sa prière du « maghreb» avec dévotion, en adoration avec DIEU, qu’il ne cesse d’implorer pour le retour de « CHEMSOU » son unique fils, parti il y a dix ans en HOLLANDE plus précisément à « EINDHOVEN », il espère vivement son retour, pour le marier et ainsi il pourrait voir ses petits enfants avant de mourir, mais toute sa famille et ses amis savaient que c’est peine perdue et que « CHEMSOU » ne reviendrai jamais revivre au village, d’ailleurs ils s’étonnaient de le voir perdurer dans son entêtement.
«Je sais, leur dit-il, que par la grâce de DIEU, il reviendra parmi nous et j’organiserais alors une immense « WAADA » pour Sidi Yahia ! »

N’échappant à point ses habitudes «Si Miloud el Nédromi » me remettait à la fin du séjour un « talisman » et me recommandait à ses amis de FES ; de fervents amateurs de musique andalouse et fins gourmets.

Mon arrivée dans cette singulière ville, capitale de la dynastie alaouite, éveille en moi des sensations et des sentiments d’émerveillement et de béatitude.
L’accueil, sans protocole, est des plus chaleureux, je suis euphorique,
la soirée est programmée chez « ADIL », dans son vaste riad.
Bijoutier/orfèvre de profession, cet art qu’il a hérité de son père et de ses oncles il le vit avec passion, ses créations et ses collections sont très demandées de par le monde, dans son carnet de commande il a beaucoup de stars,de vedettes du showbiz et du cinéma.

Le dîner est composé harmonieusement par cet artiste, des salades de légumes frais verdoyants, des tagines raffinés, sucrés salés, des fruits juteux à souhait, des gâteaux à base d’amandes et de noix ruisselant de miel,des cherbet, du café et du thé préparé amoureusement.
Après les nourritures terrestres, place aux mélodies langoureuses et suaves, ou les zdjoul et les qasîdates laissent rêveur, elles évoquent un passé glorieux, de toute l’Andalousie, d’ishbillia à gharnata à cordoba.
Le lendemain départ fut lourd et difficile,

« MARRAKECH » l’ancienne capitale des almoravides, je voulais la contourner, l’éviter pour ne point voir les touristes incultes, bedonnants et vicieux, qui déambulent jour et nuit à la place « Djamaa el fna ».
Mais j’ai du passer rapidement par l’aéroport « LA MANARA » pour confier à « ALLAL » chef d’escale à la « RAM » des colis d’épices et de condiments pour nos amis « EL ALAMI, NADJET,et SENDID » qui se baladent entre « PARIS et LIEGE ».

Un détour des plus express par « LA MAMOUNIA » juste pour consoler et présenter mes condoléances à « RUPERT » le nabab english qui vient de perdre sa femme, et qui vit désormais à l’année au « MAROC ».

Je mets le cap avec exaltation et bonheur sur « EL SSAOUIRA ».
Ville lumière, la ville bleue ciel, ma ville d’adoration ; ou m’attendaient impatiemment« Lucien, sa femme Marie, Hamou, Nfissa, Michel, « pti Rais » et tous les autres.

Je respire l’air du grand large, l’air glacial de l’atlantique et je baigne, je nage, je me noie dans le cinéma.
« On va parler, causer, bavarder, discuter, gloser, deviser, converser, dialoguer, discourir jusqu’à ne plus en finir sur le cinéma de :
« GODART, TRUFFAUT, LELOUCHE, LUC BESSON, REDFORD, CHAHINE « allias JO », SAM PEKIMPAH,FARID BOUGHEDIR , WOODY ALLEN, COPPOLA, SPIELBERG, LUCAS, TARENTINO, CASSAVETTES, AGNES VARDA, MOUFIDA TLATI CEDRIC KLAPISCH, LUIS BUNNEL, COSTA GAVRAS, KEN LOCH, LAKHDAR HAMINA, KHOUIKH, MERZAK ALLOUACHE, STANLEY KUBRICK, AKIRA KUOSAWA, FRITZ LANG,DAVID LYNCH,ANDRE TARKOVSKI, ORSON WELLES, JOSEPH MANKIEWITZ, BARAKAT,NOURI BOUZID et j’en oublie des milles et des cents.

On va analyser, décortiquer le jeu et les rôles de composition de ROBERT DE NIRO, AL PACINO, NICOLAS CAGE, PAUL NEWMAN, WOOPY GOLDBERG,HENRI FONDA, MERYL STRYP,DRID LEHAM, OMAR SHARIF,DENEUVE DEPARDIEU, BELMONDO,DELON,GABIN, SAMY NACERI,MEL GIBSON,RICHARD GEAR,SAMY BOUADJILA,
CASSEL, AUTEUIL, YVES MONTAND, DJAMEL DEBBOUZE, LUCCINI, ISABELLE ADJANI, SOPHIE MARCEAU, AHMED MADHER,
ADEL IMAM, FARID CHAWKI

On va se remémorer la quinzaine de Berlin, la biennale de Venise, le festival de Cannes, celui de Carthage, les journées du Caire, le panorama de Constantine, et puis le fameux festival D’ESSAOUIRA,
sur lequel on va pérorer abondamment, surtout NFISSA et MICHEL.

On ne peut y échapper à la diatribe de HAMOU sur le cinéma italien,
Il va nos sortir son discours tout chaud sur le néo réalisme des FELLINI, ROSSI, VISCONTI, PASSOLINI, sa passion pour MARTIN SCORCESE et FERARA, des films qui l’ont vraiment marqués ,
SAILOR ET LULA, PRETTY WOMEN, CITIZEN KANE, CASABLANCA, LE PARAIN, LES RAISINS DE LA COLERE, SUR LES QUAIS.

« Pti RAIS » ne peut s’empêcher de remettre sur le tapis le rôle, oh combien ! éducateur des cinémathèques, et me demande des nouvelles de son ami et frère « BOUDJ », diminutif de Boudjemaa Karéche, l’ancien directeur de la cinémathèque d’Alger, et des souvenirs qu’il garde de cette vénérable institution, qui a vue passé tous les grands nom du cinéma mondial,et dont« YOUCEF CHAHINE » Allah yarhmou, était un invité permanent et un fervent serviteur.

Après un repas somptueux à base de légumes et de poisson frais, je quitte avec regret mes amis cinéphiles, ce fut un moment magique et furtif,

Je me dirige vers Casa à la rencontre des « intellectuels » purs et durs, FARID LAKEHAL à la faculté de Médecine, l’éminent prof en « chir-dent » comme ils disent, il s’efforcera de me convaincre à rectifier le petit défaut dentaire que j’ai, et qu’il est le seul à percevoir, comme il le précise, « c’est l’œil du spécialiste » me dit-il, il subit un refus net et catégorique.
Toujours aussi jeune de corps et d’esprit malgré le poids de l’age, c’est un sportif assidu.
Calé dans son fauteuil derrière son bureau, ou il me reçoit comme d’habitude, il ajuste ses lunettes à verre progressif (AFFLELOU PRODUCT) à cause d’une presbytie naissante, ces lunettes qui le vieillissent un peu, lui donne du charme et un air calme et posé.
Un foulard féminin noué, de couleur fuschia, était accroché à un clou sur le mur en face de lui, je le regarde avec intrigue, que fait-il là ?
Il semble découvrir mon étonnement, il me dit de sa voix douce « c’est le rappel à l’ordre du « général », il appartient à ma femme, je le garde ici pour éviter tout dérapage ».

Il me parle, d’abord, avec enthousiasme, de son travail, évoque sa petite famille avec tendresse, de « HANIFA la berbère» sa femme comme il la surnomme, de ses deux petits garçons, il m’invite chez lui, je décline poliment,car je dois rencontrer si «ZITOUNI» le soir même.

Les retrouvailles de l’universitaire de RABAT « Mr le Professeur ZITOUNI» son appellation officielle, et il y tient, sont toujours réjouissantes, avec son air docte et savant, il essayera de me rallier à l’idée de la nécessité de la réforme radicale de l’université au Maghreb et de son ouverture sur le monde, sans oublier son éternelle rengaine quant à la démocratisation de l’enseignement supérieur, pour le rendre encore plus accessible aux couches les plus défavorisées.
Nos longues discussions à bâtons rompus sont un régal pour l’esprit.

Après avoir quitté notre éminent professeur, je tombe nez à nez dans les couloirs de la faculté, avec « NACER »,en discussion animée avec une flopé d’étudiants ,ce n’était prévu au programme.
Énorme sourire, il dégaine aussitôt une série de blagues et d’anecdotes,
Je m’étonne de sa présence à « RABAT », je savais qu’il était parti à « DOHA au QUATAR » depuis fort longtemps.
Maintenant qu’on lui a confié la gestion de la bibliothèque centrale de l’université, il est rentré, et il vit dans les environ de « SALĒ » avec sa petite famille.
« El ghorba , l’exil est difficile, après douze d’émigration, l’appel du pays, de la famille et des amis a été plus fort,rihet lebled me manquait beaucoup ! » clame t-il tout haut.
On échange nos numéros de téléphone et on se promet de se voir au plutôt, pour reprendre notre amitié là ou elle est restée en stand by.


Mon ami « DJAWID » the boss/ l’entrepreneur/le manager, m’appelle de son palais d’ « ANFA », il m’attend pour me présenter ses copains, c’est la bourgeoisie ennuyeuse de CASABLANCA, des êtres épris d’eux-mêmes, nombrilistes, égoïstes et dont le seul but dans la vie est de faire la fête dans les boites branchées, et de se vêtir à la dernière mode de PARIS / MILAN / LOS ANGELES,et de gagner de l’argent, la seule valeur marchande, pour eux, elle est matérielle et seulement matérielle. Leur l’horizon se limite au « BLING BLING ».

Le clou du voyage c’est TANGER, ville ouverte, ville charogne, ville cosmopolite, ville licencieuse, ville qui a perdu au change, ville qui se couche tard et se lève très tard.
Pas avant seize heures ! Telle fut la réponse de mon pote « MOUSSA » le rouquin pour se rencontrer, toujours imbibé d’alcool, mais qui n’a pas perdu sa pugnacité à défendre la veuve et l’orphelin, et à pester contre tous les journalistes de la terre et particulièrement ceux de Tanger.
Je le rencontre au café de « PARIS » son lieu de prédilection, son point de chute, sa deuxième demeure.
Après l’accolade amicale, il commence à vilipender tous ces amis écrivains, il faut dire qu’a défaut d’être écrivain lui-même, il l’est devenu par procuration, en devenant l’ami des « littérateurs ».
Il y a pour lui deux catégorie distinctes d’écrivains : les vivants et
les mort-vivants.
Il me parle de DRIS CHRAIBI « le canadien » avec hargne et fébrilité, il évoque à demi mot « le parigot »TAHAR BENDJELOUN,
il apprécie l’œuvre mais pas l’homme, allez savoir pourquoi ? Il ne donne aucun argument, MOHAMED CHOUKRI et « son pain nu » trouve grâce à ses yeux, il est naît pauvre,il est mort pauvre me dit-il ; et cela devrait servir d’explication, seul le poète ABDELATIF LAABI, qu’il surnomme le vénérable,est digne d’intérêt littéraire.
Cependant il n’oublie pas de me demander des nouvelles de nos amis écrivains qu’il cite pèle mêle, RACHID BOUDJEDRA, YASMINA KHADRA, NINA BOURAOUI, BOUALEM SANSAL, STOFA BENFODIL,
Le caricaturiste ALI DILEM, et le footballeur MADJER sont du lot.
Sans oublier les « Mort-vivants » ; KATEB YACINE, TAHAR DJAOUT, MOULOUD MAMMERI, BENHEDOUGA, FRANTZ FANON, MALEK HADAD, RABAH BELAMRI, NAGUIB MAHFOUD, HEYKEL
Il se remémore ses compagnons artistes, KHADDA, MESLI, ALI KHODJA, BENYAHIA, BAYA,et au dessus du lot M’HAMED ISIAKHEM à qui il voue une admiration sans borne, « je le comprends et il me comprend, nous sommes berbères, le courant passe naturellement entre nous, ce n’est pas un vulgaire sentiment tribal, ses œuvres parlent pour lui, sa peinture est d’une beauté ! », j’acquiesce sans rien dire !

Je sais que les nombreux tableaux de maîtres que possédait cet amateur d’art, et qui ornaient sa maison ont tous été bradés pour étancher sa légendaire soif, et dépanner quelques amis en souffrance.

Il voudrait venir, peut-être, pour la dernière fois à ALGER pour le salon du livre, mais je sens qu’il dit cela comme ça, juste pour le fun, comme disent les jeunes, serait-il au bout du rouleau ? Allah yaalem.
Il n’aime plus évoquer les écrivains étrangers qu’il a côtoyait à Tanger de PAUL BOWLES, GIDE, HEMINGWAY, et tous les auuuuuutres,
« laissons les dormir en paix » me dit-il.

« MOUSSA » n’aime plus Tanger, il l’a déteste, mais la force de l’habitude le retient, il ne peut la quitter, car il ne peut vivre ailleurs, lui qui a toujours vécu libre dans cette ville libre, il est aujourd’hui malheureux de voir cette ville se refermer sur ses enfants avec ses baraudages en fer, ses vigiles, ses surveillants, ses grands camions à conteneurs.
Et ce port, ce fameux port de « TANDJA » (avec une prononciation typiquement arabe) qui était ouvert aux quatre vents, il est maintenant arraisonné et transformé en véritable bunker.

Il n’aime plus ce monde car il devenu très petit pour lui, cet homme du passé est un adepte des espaces ouverts (Il like open spaces ), des rencontres hasardeuses, du papier journal et des livres,de vrais livres avec des reliures gainées,et surtout il est un guerrier et un militant farouche de la libre circulation des hommes,il ne peut le digérer ce nouveau monde absurde; dominé par « le visa » ,et les nouvelles technologies de l’information et de la communication; qui écrasent l’homme et le réduisent à un passif consommateur d’images satellitaires et addicte à ces nouveaux fléaux que sont Internet et « EL HARGA ».
Car, me dit-il, tous mes amis journalistes, ont vendu leur âme au diable et à l’argent.

ANWAR le présentateur vedette du journal parlé, MOUNY la fameuse spécialiste des l’émissions culturelles,HABIB le rédacteur de la rubrique sportive, RYAD ACHREF le responsable des grands talk show politique, AMAZIGH le musicologue, ils ont complètement délaissé le journalisme ,
et notre journal «La chronique de Tanger » pour bosser à « MEDI 1 ».

«Maintenant, tu sais, ils ne prennent plus le temps de savourer la vie, le temps les a bouffés, ils courent du matin au soir avec leur micro portable en bandoulières et tout cela pour des prunes et de la désinformation, c’est eux l’opium du peuple, ils se prennent pour les nouveaux messies » grommelle t-il.
De plus il ne cesse de pester contre les programmes de la radio « Médi1 », il les trouve insipides et fastidieux, c’est devenu son
dada. Je comprends alors sa médisance de cette chaîne de radio.

Je le laisse cuver son alcool, et je m’en vais le cœur battant, et la dégaine fière, laissons loin derrière moi cette ville à ces derniers soubresauts historiques.

Je pars, sans prévenir,à « EL KOUTAMA » pour surprendre « DADI », je le retrouve, dans ce pays qu’il chérit tant, qu’il décrit comme le pays enchanté des hommes libres et heureux.
Enveloppé dans une voluptueuse fumée, il est hilare et extravagant, heureux de me voir dans sa montagne sacrée, il m’invite à une randonnée à dos de chameau à « OUARZAZAT » ou à l’accompagner, lui et ses nouveaux compagnons de fortune jusqu'à « EL HOCEIMA » à dos de mulet.
Il veut que je reste un petit bout de temps avec lui, à profiter de la vie comme il dit. Prétextant des rendez-vous important je m’éclipse vite fait.
Ah ! Ce cher « DADY» parti pour quelques jours à « KOUT » il y est toujours !
Je crois fermement qu’il terminera sa vie, ou ce qui lui reste à vivre, sur les cimes des monts de cette insolite région au beau milieu des efleuves et des vapeurs.

Le cas de « ROCHDI » est insoluble pour le moment, l’amoureux transi,
l’éconduit, est venu se réfugié dans un petit hameau isolé du coté « TETOUAN » pour oublier, pour s’oublier, il ne veut pas faire le deuil de son amour de toujours, la belle « HLIMA » à la chevelure noire jais, aux yeux lilas,aux pommettes saillantes, à la taille de guêpe et au sourire mortel.

Après les rares moments de bonheur qu’ils ont consommés ensemble,
le couple, à qui tout le monde prédisait une vie belle et rangée, s’est brisé sur le récif espagnol.
Partie continuer ses études à l’école des beaux art de « MADRID» elle n’est plus revenue, à croire certains elle serait même mariée et aurait des enfants !
« ROCHDI » le serviable, le bon et beau garçon, au regard perçant et franc, à la peau mate et sensuelle, abîmé par le chagrin, ses yeux verts ont perdu de leur éclat, le regard est devenu fuyant et triste, son air espiègle et moqueur a disparu, laissant place à un fantôme brisé par le chagrin et les aléas de la vie qu’il mène.
Ah ! que la vie est cruelle. Il ne veut pas sortir de sa torpeur, il ne veut pas se reconstruire, ayant perdu confiance en la « la femme » il est devenu misogyne.
« HLIMA » la belle ,la majestueuse s’est affranchie en laissant derrière elle deux êtres complètement déchirés, ruinés, laminés : « ROCHDI » et sa pauvre mère.
Je le quitte, il avait les larmes aux yeux, il me sert fort dans ses bras, me salue et part sans se retourner, pensant toujours à sa belle dulcinée.

Aujourd’hui, c’est lez grand jour, tant attendu, je m’en vais,le coeur léger,la conscience claire partager le pain et le sel avec mes amis, « les Rifains » de la grande tribu fière et « guerrière» des Beni snassen.

Je sais, je le sens intimement, cela va être énorme, l’accueil sera avenant, spontané, aimable et chaud à la mesure de leur chaleur affective débordante, leur générosité légendaire, leur bravoure réputée.
Ma connaissance de la région est virtuelle et théorique, mais je compte sur mes amis pour bien connaître Hassi Milli, Berkane, Oujda, Ahfir, Tawrite, Tafoughalte, sans omettre la beauté de la montagne de « Béni Iznassen »qui offre un beau paysage naturel et la vallée de « Zegzel », avec ses gorges, ces grottes, ces chutes d’eau et surtout sa foret peuplée d’eucalyptus, de mimosas, de tamaris et d’argousiers.

L’oasis de Sidi Yahya offre, parait-il aussi un site enchanteur pour les sens, un site particulièrement agréable fait de verdure, ou se tiendrait un souk hebdomadaire tous les vendredi matin ; je me propose de ne pas rater cela, et je le note précieusement dans mon programme.

La rencontre avec Djamel à « HASSI MILLI », ce bled que je connais assez sans y avoir vécu, a été admirable et mémorable.
Ce fut une véritable rencontre entre hommes de bonne volonté, elle a été naturelle, simple, et pleine de bonté, à la mesure du tempérament posé et de la gentillesse personnifiée de « YAMAL ».
Après s’être découvert mutuellement autour du traditionnel thé à la menthe,on est passé par « BERKANE » saluer la famille « TOUIHRI » et lui transmettre un message d’espoir de Abdelhamid et Benedicte la flamande, qui vivent à Bruxelles et qui par amour pour le moghrib, ont surnommé leur premier garçon « Morocco » et puis« LEKLAK » nous a rejoint pour une visite à « REGGADA » ou par chance nous avions assister à un mariage dans la pure tradition du « RIF » avec couscous au s’men,confiserie mielleuse, fantasia, danse, chant, gasba et baroud, quel bonheur!

Le repas frugal du lendemain était à base de galette d’orge, d’huile d’olive vierge, de fruits et de légumes bien choisis et fraîchement cueillis dans les vergers verdoyants de BENI ZNASSEN, il fut partagé dans les dédales de la foret de « ZEGZEL » il avait un goût particulier, il sentait bon le thym, le laurier et la lavande, la ciboulette, la menthe et la citronnelle.
Il signifiait tacitement le partage, l’amitié et l’honneur.

A cinq heures du matin, la route qui mène à SAIDIA était déjà baignée de soleil, et pleine de monde, embarqué dans une 404 bâchée, au son d’un air de gasba de cheikh « TINISSANI » qui sortait des baffles de la voiture, en route pour une virée à « SAIDIA » la perle dorée pour un bain de mer énergisant.

Le trajet a été chaotique et fatiguant, mais à peine arrivé à SAIDIA, devant ce spectacle grandiose ou l’étendue aquatique d’un bleu serein, cumulée à l’air iodé euphorisant de la « mère » mediterannée, et la fine brise aux senteurs de pins qui nous caressez, nous ne sentions plus la fatigue, bien au contraire nous nous sentîmes poussés des ailes et des « palmes ».
La plage au sable fin et doré s’étendait sur des kilomètres, et offrait un spectacle éblouissant.
LEKLAK fut le premier à faire trempette, il était ivre de jouissance, à sa sortie de l’eau il entonna « elle est bonne et rafraîchissante, allez vous baignez ! C’est le paradis ! »

Mais « YAMAL » œil de « lynx » notre photographe attitré, pensait déjà aux prises de vue et aux photos qu’il allait shooter tantôt.
Plus décontracté que d’habitude et pensif, il hocha la tête, nous regarde, se rapprocha du rivage, le regard lointain, se mouilla d’abord les pieds, et avança doucement dans l’eau calme jusqu’aux épaules.
On devinait qu’il était dans son élément, il était heureux, il était aux anges, il prenait le temps de vivre goulûment ce moment de bonheur et l’apprécier à sa juste valeur. Il le vivait en solitaire, en artiste.

Moi, j’étais étendu sur le sable chaud, je lorgnais de l’autre coté de la plage, plus à l’Est, j’observais « PORT SAY» dans sa quiétude et je pensais à mon ami « AZZI » qui devait m’attendre, pour rejoindre « FETHI » à « GHAZAOUET » pour une partie de pêche solonelle.
Pour «FETHI »la pêche n’est ni un hobby ni un dérivatif ni de l’évasion, c’est presque une « religion », avec laquelle il ne faut pas jouer.

Cependant je me rend compte que je me dois de rendre visite à mon ami « KAF ENEMER » artiste peintre, désigner/ urbaniste de son état, originaire de « MSIRDA THATA » en algérie.

Établi à Oujda depuis son retour de Barcelone, et qu’il ne cessait de me vanter les charmes de sa ville d’adoption, je lui ai promis cela et je dois tenir ma promesse.
Je te ferais voir, me disais t-il « OUJDA » différemment, avec sa médina impressionnante et traditionnelle, et nous suivrons un itinéraire précis, conçu de manière à ne pas perdre une miette de ce qui fait l’originalité de cette cité.
Notre itinéraire partira de la kasbah ,du Bab El Gherbi,il passera par les trois fontaines, dévalera à la grande mosquée, passera par Bab sidi Abdelouahab,une petite halte au parc de Lalla Aicha et à l’oasis de Sidi Yahia Ben Younes , et puis nous reviendront par la place des Attarines pour aboutir à Souk El Ma et à Der El Maazouz.

A SUIVRE………….

Cher ami Djamel la simple lecture de la récitation du « Pinson »
m’a inspiré spontanément ce texte,je vous le soumets pour appréciation.
C’est le premier jet, dois-je continuer ? J’attends votre réponse.

Je pars d’AGADIR pour arriver à CONSTANTINE, mesurez le chemin à parcourir ensemble, êtes-vous sur de l’accepter et de le laisser publier sur votre site.
Je te propose d’écrire un livre bilingue (arabe/français) à quatre mains.

Amicalement.
Ton ami Foudil de Constantine.
Estime et Respect.
Chaleureuses salutations à « LAKLAK ».
PS : Certains passages sont autobiographiques.

Jamal Elkhalladi جمال الخلاّدي a dit…

الرجاء قراءة تعليق الصديق فوضيل أوّلاً، و شكراً

Jamal Elkhalladi جمال الخلاّدي a dit…

> Foudil :

صديقي فوضيل أرحّب باقتراحك الذي يذكرني بحكايات والدي الراحل عن رحلاته إلى مدن غرب الجزائر الشقيقة و بلداته التي ما زالت أسماؤها محفورة في ذاكرتي ... و أتمنى أن أقوم برحلة إليها و ألتقط صوراً لتلك الأرجاء الساحرة، و قد تجود القريحة فأكتب شعرا أو ما يشبهه
...
مع تحياتي

Anonyme a dit…

أنا فقط واضاف خلاصتك إلى المفضلة. أنا حقا يتمتع قراءة رسائلك.